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lundi 2 juillet 2012

Un petit dragon peut en cacher un autre

Perdu au sein de la programmation se cache In the Face of Demolition, un mélodrame cantonais réalisé en 1953.

Le film raconte la vie de plusieurs locataires au sein d'un même immeuble. Tous de modestes conditions, ils survivent tant bien que mal dans un Hong Kong encore en pleine reconstruction. Heureusement, ils peuvent compter sur la solidarité entre voisins pour affronter les coups du sort.

Le long métrage de Lee Tit est techniquement pauvre, trop long et use de grosses ficelles narratives du début jusqu'à la fin. Et pourtant, ce n'en est pas moins une œuvre à voir !
Parce que, dans ses qualités et surtout dans ses défauts, il est parfaitement représentatif du type de films qui régnaient alors sur les écrans de la colonie anglaise : Des mélodrames moralisateurs, vaguement politisés, où la technique passait au second plan.
Mais aussi parce qu'il donne une idée du contexte difficile dans lequel était le port parfumé. A peine relevé de l'horreur de l'occupation Japonaise, la colonie devait faire face à un afflux massif de réfugiés Chinois suite à la prise du pouvoir par Mao et les siens. Les problèmes de logements devinrent majeurs et les conditions de vie des habitants se détériorent. Une réalité qui fonde l'essence de In the Face of Demolition.

Et puis, il y a Bruce Lee. Étrangement, alors que le petit dragon fait l'objet d'un culte de la personnalité hallucinant à travers le monde, le festival semble quasi ignorant de sa présence dans ce film de 1953. Une double programmation avec La Fureur du Dragon, l'autre film de l'acteur présenté dans la rétrospective, aurait pourtant été une belle idée. Il faut croire que, en dehors de son Kung Fu et de sa mort tragique, le personnage de Bruce Lee n'intéresse pas grand monde...
Dans In the Face of Demolition son rôle est plutôt réduit. Fils au grand cœur d'une famille pauvre, il apparait tout au plus une dizaine de minutes et ne fait pas particulièrement d'étincelles. Mais le voir si jeune, évoluant dans une environnement dans lequel on a peu l'habitude de le reconnaitre est déjà inestimable et justifie à lui seul la vision de ce mélo historiquement important.

Il peut encore être vu le jeudi 5 juillet à 21H30.

Bruce Lee dans An Orphan's Tragedy





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